Aborder une pratique sous l’aspect de ses bienfaits permet de donner des justifications objectives de s’y mettre. Cet article va les aborder sous 3 aspects différents, connectés les uns avec les autres :

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  • mental,
  • physique,
  • existentiel.

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Ce n’est pas suffisant mais cela s’ajoute et renforce des motivations plus profondes.

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Pour ma part, la raison majeure dont s’est nourrie la mise en place de la Méditation était de ne plus me subir. Une volonté farouche de décoller le nez de la vitre et de me libérer de ce sentiment d’impuissance face aux déséquilibres et leurs conséquences.

 

Le schéma consistait à remonter le courant naturel de la vie, quelle qu’en soit la force, plutôt que de m’aider de celui-ci en allant dans son sens de manière déterminée. Et cela sans aucune possibilité de choix raisonnable parce que c’était plus fort que moi. Une spirale systématique qui se matérialisait par une conduite d’échecs. Celle-ci fut salvatrice au final du fait de n’avoir aucun moyen de trouver un quelconque compromis.

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C’est de cette manière que je me suis mis désespérément à la recherche d’une solution. Mais comment changer ce qui relève d’un comportement compulsif ? Après des recherches approfondies à l’aide de livres spécialisés et m’être adonné aux thérapies conventionnelles, la Méditation s’est imposée comme l’outil à même de transformer, en profondeur et de manière pérenne, ce qui relevait jusque-là d’une mission impossible.

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La Méditation et la recherche scientifique


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Il est commun de trouver des sources sur la Méditation exposant ses bénéfices d’un point de vue scientifique. En effet, de plus en plus d’études lui sont consacrées, notamment sous l’aspect des neurosciences. Cela donne des perspectives concrètes et permet d’envisager les modifications biologiques, neurologiques, physiologiques consécutives à la pratique.

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Cet article du Huffington Post fait une bonne synthèse de ces recherches. Cet autre, du site passeport santé.net, met en perspective la jeunesse de cette approche scientifique, et de ce fait, le manque de recul qui permettrait de parler de la Méditation en tant que pratique de santé à part entière. Mais la question est posée.

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Le partage d’expérience


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N’étant pas un scientifique, c’est dans l’envie du partage d’expérience qu’il m’est évident de développer ce nouvel article.

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Mon point de vue est celui d’une personne ordinaire, engagée sur le chemin de la pratique et de la connaissance empirique de la Méditation depuis environ 20 ans. Savoir que la Méditation ralentit le vieillissement cellulaire est intéressant.

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Mais prendre connaissance des mécanismes précis de l’outil et de leurs implications dans la vie quotidienne amène une toute autre résonance : une invitation sans commune mesure à s’y mettre.

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La démarche méditative


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Ce partage d’expérience est d’autant plus probant que l’approche même que la Méditation apprend à adopter avec soi-même a pour objectif l’observation impartiale de la réalité. Ramana Maharshi précisait : « En fait, la seule chose dont nous ayons l’expérience, c’est la réalité; et pourtant nous n’en savons rien. »

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Cet examen devient possible en instaurant une démarche rigoureuse, au même titre que celle adoptée par un scientifique pour réaliser une étude. Pour ce faire, des fondements avec la mise en place d’un protocole expérimental sont posés. Ce sont eux qui vont être déterminants pour réaliser pleinement le message de la Méditation. Le principe de base est qu’il ne s’agit à aucun moment de croire, mais bien au contraire, de voir par soi-même la réalité. Le premier stade du mécanisme méditatif consiste à stabiliser le mental à l’aide de techniques qui s’y prêtent.

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Les bénéfices de la pratique de la Méditation laïque


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Dès l’instant où j’ai commencé m’asseoir et à fermer les yeux j’ai pu constater les premiers bienfaits. Mais c’est au fil de l’immersion dans la pratique, en découvrant le processus précis qu’elle revêt, que j’ai pu réellement en appréhender les répercutions globales.

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1. Sur le plan cognitif


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L’esprit est l’ordinateur organique sans lequel l’expérience de la vie humaine sur terre ne serait possible. Il est pourtant aisé de constater au travers de l’histoire, ancienne et contemporaine, sa dangerosité et ses dérives quand il est seul maître à bord. La Méditation aide le mental à réaliser sa véritable nature : servir et non assujettir.

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Le mécanisme élémentaire

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Une fois passé le premier stade de stupéfaction de la présence incessante et envahissante du mental par le biais des pensées, celui-ci va être enclin à se mettre de plus en plus dans le passif. La dynamique se trouve dans le fait que l’esprit n’apprécie guère d’être vu dans son état actif tellement celui-ci est aberrant. À la manière d’un enfant pris en flagrant délit la main dans un paquet de bonbons interdit, il va s’apaiser jusqu’à accéder à des phases de silence complet.

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Les pensées actives, qui consistent à se parler à soi-même, sont toujours présentes. Mais ce monologue perd en pouvoir d’identification. C’est tout ce en quoi consiste le travail préliminaire à la Méditation : commencer à moins « pédaler » dans le vide.

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Il est aisé d’observer comme cet état apporte de l’apaisement au point de souhaiter qu’il ne s’arrête jamais. De ce fait les absences et les tensions liées à la capacité d’engrener des pensées négatives vont s’estomper. Il devient alors possible de réellement se relaxer en soi-même. Cela va avoir comme incidence positive d’être plus tourné vers la vie. Ce qui va naturellement influer sur la capacité et la qualité d’écoute, de présence, d’empathie, de concentration.

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La créativité de l’esprit

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L’esprit est hyper puissant. Il a une capacité créative extraordinaire que nous connaissons sous la forme des rêves. Il possède ce même pouvoir éveillé.

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La dynamique réside dans le fait que les pensées se transforment en sensations et résonnent alors dans le corps-esprit sous forme d’émotions. Comment ne pas croire à la réalité de ce qui est ressenti et ne pas se laisser emmener par ce qui est perçu comme véritable ?

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L’ésotérisme a pour pilier cet immense pouvoir créatif et la Méditation en est son antonyme, c’est à dire son exact opposé. Là encore, l’observation développée par le processus méditatif permet d’envisager les mécanismes précis et d’en limiter les implications. Une pensée en soi n’a aucune réalité. C’est l’auditeur, qui, en créant une histoire à partir de celle-ci va lui permettre de se cristalliser.

 


2. Sur le plan physique


 

Un organisme unique

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Éclaircir le mental permet de détendre le corps parce que le corps-esprit est un organisme unique : le cerveau est le pont entre le corps et l’esprit. La Méditation met en évidence le chemin des pensées actives qui entrent en résonance avec le corps. Plus particulièrement là où celui-ci a des fragilités.

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Chez moi, par exemple, la somatisation se portait sur l’estomac, par des douleurs et au final des ulcères, pour ce qui est de la partie visible. Cette dynamique a la capacité d’altérer la santé de manière profonde. La Méditation va donc avoir un impact biologique direct sur les dysfonctionnements physiologiques en relation avec l’activité négative du mental.

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Réconcilier le corps et l’esprit

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L’autre bienfait de la Méditation en résonance avec le corps est d’être beaucoup plus à l’écoute de celui-ci.

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C’est une des lignes de code du cerveau reptilien que de préserver le corps afin de vivre le plus longtemps possible. Il est donc naturel pour le mental d’en prendre soin.

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Avant que le corps ne soit ramené au premier plan du champ de conscience par la pratique méditative, il peut y avoir une tendance à le maltraiter en compensant avec de la nourriture, des produits toxiques, des sports intenses et traumatiques… En fait, j’ai pu constater que la Méditation, au fur et à mesure de l’évolution dans la pratique, vient réguler les comportements compulsifs, obsessionnels et addictifs.

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La respiration diaphragmatique

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Un autre bienfait simple mais considérable : Redécouvrir ce qu’est de respirer convenablement.

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Cette fonction biologique essentielle permet une oxygénation optimale. Quand nous ne sommes pas conscients de la respiration correcte, la prédisposition naturelle va être de remplir nos poumons uniquement au niveau du thorax pendant les phases éveillées. Les toxines vont s’accumuler dans les parties basses et hautes des poumons.

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La respiration complète, qui se déroule naturellement chez les bébés mais aussi les adultes en dormant, s’opère avec le ventre à l’aide du diaphragme : c’est la respiration diaphragmatique complète qui, lorsque le ventre se gonfle et se dégonfle au rythme de l’inspire/expire, a pour autre fonction biologique de masser les organes afin de les préserver mais aussi les viscères pour faciliter le transit.

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Découvrir ce principe essentiel apporte un gain physiologique considérable qui impacte le fonctionnement global du corps-esprit.

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3. Sur le plan existentiel


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C’est là que la pratique va prendre toute sa dimension parce que la Méditation permet de devenir ce qui a été toujours recherché. Elle va même bien au-delà de ce désir souvent réducteur en permettant à chaque pièce du puzzle existentiel de se mettre en  place.

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Par exemple, prenons la peur qui peut être un sentiment handicapant. Contrairement à ce que voudrait une croyance répandue elle ne peut pas disparaître parce qu’elle est naturelle et a pour fonction de préserver le véhicule intègre le plus longtemps possible. En regardant de plus prêt, grâce à l’observation que propose la Méditation, le problème n’est pas le sentiment en lui-même mais vient du rejet de celui-ci par le fait d’avoir peur de la peur. Une fois ce mécanisme réalisé le sentiment ne pourra plus résonner de la même manière. La pratique renforce cette alternative en offrant la possibilité d’entendre le mental sans l’écouter en le plaçant en arrière-plan. À la manière du son lointain d’une radio.

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En fait la Méditation, sur un plan existentiel, va tout au long de la pratique dissoudre les croyances et les comportements induits pour laisser place à la réalité. Cela en apportant de la clarté sur le fonctionnement, ce qui va permettre, au final, de ne plus en être esclave.

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Il me serait difficile de lister l’ensemble des transformations qu’opère la pratique tellement elle entraîne un changement radical de point de vue. Voici néanmoins quelques éléments tangibles :

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Se réconcilier avec soi

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Prendre de la distance avec le cours des pensées permet de détricoter l’image figée de soi-même ainsi que les histoires qui y sont attachées. Ces névroses qui compliquent la vie au quotidien vont s’estomper jusqu’à totalement disparaître.

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Par là même, le jeu d’alternance entre complexe de supériorité et d’infériorité ayant pour racine la comparaison va s’annihiler.

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L’interrogation quant à ce que les autres pensent de soi, alors qu’ils ont la même aptitude à se poser cette même question absurde au même moment, fait place à ce qu’il se passe vraiment.

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La présence à la réalité, et non à son interprétation, permet de ne plus perdre de temps et d’énergie en ce qu’elle aurait pu ou dû être. L’expression pure de ce changement est la spontanéité, conséquence directe de la confiance en cette présence sans filtre. C’est ainsi qu’il est possible, peu à peu, de se libérer de cette fâcheuse aptitude du mental au contrôle et qu’il est possible de transformer la relation à soi.

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L’habileté à répondre

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Plus la Méditation se fait profonde plus l’esprit se nettoie des impuretés qui l’encombrent. À la manière de l’eau qui retrouve sa transparence en la laissant se reposer.

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La capacité que peut avoir l’esprit à se focaliser sur des points négatifs et à broder autour s’annihile par la présence. L’énergie de l’individu se canalise et de ce fait se préserve. Sa nature positive peut alors émerger plus librement. Le rapport aux autres et à soi-même s’harmonise ainsi que l’habileté à répondre de façon plus juste et mesurée aux expériences de vie.

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L’équilibre

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La manière la plus facile de ne pas se retrouver face à ce monologue intérieur est de se noyer dans le faire. De la même façon qu’un joueur d’échecs joue plusieurs coups d’avance, l’idéal serait d’avoir une liste de tâches si longue qu’elle ne laisserait aucun espace libre.

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Les modifications cognitives acquises par la pratique permettent de découvrir la préciosité du temps passé avec soi-même, au point qu’il apparaît évident qu’il est impossible d’être bien avec les autres sans l’être d’abord avec soi. Des moments de calme et de tranquillité deviennent indispensables à son équilibre.

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Le nouveau paradigme

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Un nouveau modèle devient de plus en plus évident. Plutôt que d’être mu par l’instinct de survie et ses nombreuses déviances, une alternative émerge : avoir confiance en la vie.

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La Méditation nourrie la résilience qui va dorénavant guider le chemin et apporter naturellement les éléments matériels nécessaires pour le réaliser. Cela devient d’autant plus probant que c’est renforcé par la prise de conscience qu’il n’y a rien à devenir d’extraordinaire, pas de miracle à attendre parce que tout est déjà là, perfection.

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Il suffit simplement de ré-ouvrir les yeux sur la véritable intelligence, celle de l’innocence. Et alors de nouveau s’émerveiller de cette graine qui devient cet arbre majestueux, de ces fleurs qui rivalisent de splendeur afin d’être butinées, de la beauté et de la générosité ordinaire de la nature dont nous sommes l’extension la plus développée.

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Qu’est-ce qui a plus de sens que la danse de la vie ? Et qu’est-ce qui compte plus que d’apprendre à danser ?

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Pour finir


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Il n’y a pas besoin d’une étude scientifique poussée pour présager de la manière positive dont la qualité de vie peut être directement modifiée sur tous les plans : relationnel, affectif, travail, matériel

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Quel soulagement de se défaire de ce qui jusque-là entravait. Cela n’a rien de magique et se trouve dans l’apaisement avec soi-même, avec la vie, que procure de fermer les yeux pour mieux les ouvrir sur la réalité.

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Au final, la vérité essentielle que pointe la Méditation permet de rentrer définitivement à la maison et d’apprécier pleinement le seul et unique véritable miracle : celui d’être vivant ici et maintenant.

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Gaël Brajeul

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