Tandis que le Rupshu, le Zanskar, la vallée de la Shyok et celle de la Nubra sont de culture tibétaine, le Purig à l'ouest est habité par des Baltis parlant un dialecte tibétain mais convertis à l'islam. C'est d'ailleurs au Purig, dans la région de Kargil, que prend fin l'aire himalayenne tibétaine. On estime qu'environ 60% de la population du Ladakh est de culture tibétaine. Le bouddhisme tibétain est à ce point enraciné au Ladakh qu'on le surnomme parfois le petit Tibet.
Au Ladakh, les gompas sont partout présents. On les trouve le plus souvent juchés à flanc de montagne. Le monastère de Lamayuru est le plus ancien et sans doute le plus célèbre de tous. Celui de Phuktal à Padum, chef-lieu du Zanskar, est quant à lui, le plus pittoresque. Comme partout en pays tibétain, les paysages du Ladakh sont parsemés de chortens, de drapeaux à prières et de murs mani.
LES LADAKHIS
Le haut Ladakh est habité par des populations sédentaires installées dans les oasis sur le parcours des rivières Shyok et Nubra. On y cultive de l'orge, du blé, de la moutarde. Leh, la capitale du Ladakh, est située dans la vallée de l'Indus. Elle fut longtemps une plaque tournante du commerce transhimalayen entre l'Inde, le Tibet et l'Asie centrale. Les échanges commerciaux ont nettement diminué depuis l'annexion du Tibet par la Chine en 1959.
Le Rupshu est parcouru par les Changpas, ces pasteurs nomades qui se déplacent de pâturages en pâturages avec leurs troupeaux de chèvres, de moutons et de yacks.
Au Zanskar, l'hiver dure sept à huit mois. Les cols deviennent vite impraticables. Le pays est alors isolé sauf lorsque la rivière Zanskar (Tchadar) gèle et ouvre ainsi une voie de passage vers le Ladakh central. Les Zanskaris peuvent alors emprunter la rivière gelée pour commercer et s'approvisionner à Leh. Ces expéditions sont évidemment dangeureuses car sous la glace coule une rivière déchaînée.
La vie des Ladakhis est rythmée par deux saisons : un été chaud et un hiver froid et long. L'été, les sédentaires travaillent aux champs. Après la récolte, vient le temps du filage et du tissage. Les nomades, quant à eux, possèdent très peu de biens à part leurs tentes, leurs troupeaux, leurs vêtements et quelques effets d'usage courant. Ils tirent leur subsistance de la laine, des peaux et du beurre qu'ils échangent contre des céréales, des étoffes, des épices et du thé.
Le mode de vie traditionnel des Ladakhis est toutefois en voie de transformation. L'ouverture au tourisme et un meilleur accès aux biens de consommation modifient peu à peu les coutumes. Mais, selon plusieurs auteurs, certains villages isolés et les vieux monastères accrochés à flanc de montagne permettraient encore aux visiteurs de passage un fabuleux retour dans le temps et une incursion empreinte d'émotions au coeur du bouddhisme lamaïste.
© Gaël Brajeul