Il n’y a pas de meilleure posture de méditation parce que cela dépend de votre morphologie, de la flexibilité de votre corps, de son histoire, de ses capacités en somme… C’est pour cela que la méditation s’adresse à tous parce qu’elle n’est en rien un exercice postural. Chaque personne a la possibilité de trouver sa bonne position, aussi peu orthodoxe soit-elle.
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Je vous recommande tout de même une position officielle et celle-ci doit idéalement être assise. La position couchée est enregistrée par le corps-esprit comme une phase de sommeil et à moins de limitations physiques extrêmes je la déconseille.
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Les positions en tailleur
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Lorsque j’ai commencé la méditation, je pensais que la position en tailleur était essentielle. J’ai lutté pour y arriver alors que cela ne m’était pas du tout naturel. À de nombreuse reprises je me suis blessé au dos pensant qu’il serait impossible de devenir un Bouddha sans en maîtriser la position ? Croyance bien enracinée autour de la pratique de la méditation.
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Il s’avère que j’ai croisé des Yogis qui n’étaient pas pour autant des Bouddhas et inversement.
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Lorsque vous voyagez en Asie, plus particulièrement en Inde et au Népal, vous observez rapidement le pourquoi de la position du lotus. Les gens vivent au sol, il n’y a pas de chaise et ce n’est pas lié au statut social mais à une habitude culturelle ancestrale.
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Que cherchons-nous au travers de la position du corps lors de l’acte de méditer ?
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C’est très simple, nous cherchons à « l’oublier ».
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Il n’est alors aucune question d’accomplissement d’une prouesse posturale mais bien de statisme, de confort et de verticalité.
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La verticalité pour affronter l’attraction terrestre. Le statisme, lui, est la conséquence d’une position de confort équilibrée. Il va nous permettre d’observer au-delà du corps.
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Assis sur une chaise
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Lors des ateliers de méditation que j’anime, sur Nantes et sa région, le temps de méditation est d’environ 50 mn. Au vu de la durée et pour éviter de se blesser, je conseille de méditer sur une chaise en se calant bien au fond de l’assise et en appuyant son dos sur le dossier.
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Pour assurer la guidance, j’utilise un tabouret de « cuisine » et j’ai pu constater que cela ne changeait en rien la qualité de ma méditation.
Le bassin peut être en position normale ou en rétroversion parce que le dos est maintenu par le dossier.
Je vous recommande de vérifier si les genoux sont sous le niveau du bassin pour éviter que celui-ci porte tout le poids du corps. Un écartement des jambes important est préférable. Les pieds sont à plat et idéalement les mollets et les cuisses forment des angles droits. La colonne vertébrale est la plus droite possible sans crispations ou tensions.
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Nous pouvons aller plus en avant et voir une autre variante de la position en cherchant le maintien du dos naturel. Pour ce faire, le fessier va être positionné bord chaise et nous allons opérer une antéversion du bassin. Attention à ne pas trop creuser le bas du dos parce que nous risquerions de nous blesser. Idéalement, il doit être dans l’alignement du sternum. Cherchez toujours ce qui vous paraît le plus juste et naturel. Pour le savoir c’est simple, cela ne demande aucun effort.
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Pour finir avec les différentes possibilités de cette position, mon kinésithérapeute conseille de s’assoir sur une chaise à califourchon et pas seulement pour méditer. Vous remarquerez, si vous possédez une chaise qui s’y prête, que cela provoque automatiquement l’antéversion du bassin et la bonne courbure du dos.
Je détaille encore plus précisément les différentes assises sur chaise dans cet article.
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Les différentes positions au sol
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Pour continuer de vous faire part de mon expérience de méditant, je ne suis jamais parvenu au demi-lotus et encore moins au lotus. Dès que je croise les jambes, la finesse de ma peau fait que mon sang se coupe immédiatement. L’aspect positif de faire face à ses limites est, qu’instantanément, cela nous sort du mauvais jeu de la compétition et de la comparaison. Il ne reste plus alors que l’instinct et la confiance naturelle. Quelle libération, non ?
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Ma pratique quotidienne personnelle s’effectuait en position Birmane.
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L’utilisation d’un Zafu, coussin de méditation, a pour but de surélever le bassin pour que celui-ci soit en antéversion. Nous nous positionnons au bord du coussin pour que les genoux soient à nouveau sous le niveau du bassin.
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Le Zabuton, tapis de méditation, a pour fonction de protéger les malléoles et les genoux.
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J’ai rapidement pu constater que la position sur chaise ne convenait pas à tout le monde, ne serait-ce que pour une question de taille. Je vous conseille donc d’essayer la position en tailleur et de ne surtout pas lutter contre la douleur physique s’il y a lieu.
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Lorsqu’une douleur corporelle se fait sentir, un méditant va porter son attention dessus et si celle-ci ne passe pas c’est le signe que la position corporelle n’est pas juste. Il va alors se repositionner ou tout simplement arrêter pour éviter de se blesser.
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La méditation est un art de vivre qui consiste à entraîner le corps-esprit à se stabiliser dans le but de voir ce qui est. Encore une fois, ce n’est en aucun cas un exercice physique. La puissance réside dans la répétition de l’acte. Exactement comme un sportif de haut niveau s’entraîne chaque jour. Une blessure a pour seul effet d’interrompre la pratique.
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La posture du diamant
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C’est la posture que j’ai adopté et que je conseille. Un article complet plus récent sur les positions au sol est visible en suivant ce lien.
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J’ai remarqué, que la plupart du temps, quand la position en tailleur n’est pas adaptée à la personne alors la posture en diamant est une bonne alternative et inversement.
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Toutefois, je vous sensibilise au fait que cette posture met une pression sur les ménisques.
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Nous pouvons utiliser un Zafu pour cette posture ou un Shoggi (tabouret de méditation).
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Conclusion
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Il n’y a de bonne position que celle qui vous convient. Et une fois celle-ci trouvée, le corps peut la reproduire indéfiniment. La première étape de la pratique de la méditation est alors terminée.
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Bonjour.
Merci pour cet article très intéressant et surtout très soulageant.
La méditation a souvent été une souffrance pour moi à cause de mon manque de flexibilité. Le pire pour moi était de voir d’autres pratiquants réussir la position du lotus et profiter pleinement d’une séance. En voyant cela, j’ai toujours eu une immense colère et un sentiment d’injustice vis à vis de la nature. Mais au fond, je me suis dit ce n’est pas possible, pratiquer la méditation est censé créer le calme et la paix intérieure. Il ne s’agit pas de rentrer dans un moule mais bien d’accepter sa nature, telle qu’elle est. L’important réside dans le confort au final, pour que l’esprit ne soit pas déconcentré par la douleur.
En persévérant dans mes recherches j’ai découvert deux bonnes nouvelles :
1. je n’ai presque plus de douleurs quand mes genoux sont à un niveau inférieur à mes hanches (je met des coussins).
2. méditer en pleine nature (seul dans un parc, en plein printemps, avec le chant des oiseaux…) procure beaucoup plus de bien-être que dans une salle.
Du coup je croise les deux et je me retrouve à méditer sur une petite « colline » dans un grand parc.
Merci pour vos conseils et bonne continuation.
Massi
Merci Massi pour votre commentaire et votre retour d’expérience riche !
Ce que vous avez pu constater, dans un premier temps, au travers de la position corporelle n’est pas limité uniquement à ce sujet. Ce sentiment d’injustice peut émerger dans d’autres circonstances parce que vous abordez, au-travers de cette observation, quelque chose de bien plus grand. La comparaison, la compétition, les sentiments négatifs qui en découlent naturellement invitent à se faire confiance parce que qui d’autre que soi-même peut savoir pour soi-même ? C’est d’ailleurs comme cela que vous avez trouvé votre bonne position et que, par conséquence, vous êtes sortie de ce mauvais jeu. Il est possible que ce qui est appelé « méditation » revêt un aspect purement postural. En allant encore plus en avant, c’est une invitation vers l’entière confiance en ce qui est plus grand que soi : la vie elle-même. C’est cela lâcher prise ou ce qui est aussi nommé « résilience ». C’est une des conséquences naturelle de l’immersion dans la pratique.
Concernant le deuxième point, qui rejoint le premier, c’est naturel au départ d’aller vers ses préférences au travers du bien-être ressenti. Les deux points sont des étapes sur le « Chemin ». La Méditation invite, à un certain moment, à aller au-delà de vouloir se sentir bien en voyant clairement la nature limitée des sensations qui sont changeantes par essence. C’est à partir de ce moment qu’il devient possible de fermer les yeux et d’arriver à l’état méditatif quelles que soient les circonstances. C’est le coeur du travail de développement personnel que nous propose la Méditation : aller au-delà des apparences.
J’ignorais que la posture que j’adopte pour méditer s’appelle « la posture du diamant ”…joli nom !
N’est-ce pas !
Bonjour !
J’ai lu vos précisions à propos de la posture. Je suis un « bébé » méditant, car il n’y a qu’un an et demi, que je pratique très assidûment. Après le travail le soir vers 19 h pendant 45 mn et le matin une 10ene de mn.
Au début je méditais sur un voltaire, dos suivant le biais du dossier. Puis je me suis interrogé sur la bonne posture. Les différents sites consultés et les ouvrages évoquent la nécessité d’une verticalité du dos. Ainsi je m’y suis astreint fesses calées sur le fond d’une chaise et dos bien droit. Les vingts premières minutes sont relativement acceptables puis finalement la douleur au dos devient envahissante et en fait occupe l’espace entier de ma pleine conscience. Pourtant j’ai insisté. Résultat des tensions sont aussi apparues dans mon épaule droite et une douleur presque brûlante au niveau d’une vertèbre au milieu du dos.
Bien que pas très « académique » aujourd’hui je cale toujours mon bassin bien sur le fond de mon siège et positionne entre mon dos et le dossier deux coussins pour le soutenir . Mais je suis un peu déstabilisé car bien que mon engagement à continuer ma pratique soit fort, il m’est arrivé lors d’une séance douloureuse de tout arrêter. Aussi votre message et vos conseils sur la posture m’ont rassuré.
Pour le reste, votre école est un peu loin de mon lieu d’habitation. Je vis près de Tours. Merci en tout cas de vos conseils et bonne continuation.
Meilleures pensées.
Joseph
Merci Joseph pour votre retour d’expérience. Je suis ravi de voir que l’article aide à bien comprendre ce qui est recherché par « la bonne posture ». Cela donne tout le sens à la démarche.
Bien à vous,
Gaël
Bonne idée que d’avoir rédigé cet article.
Merci